Perspectivia
Lettre1875_12
Date1875
Lieu de créationWoodlands Darlington
AuteurScholderer, Otto
DestinataireFantin-Latour, Henri
Personnes mentionnéesScholderer, Emilie
Scholderer, Luise Philippine Conradine
Edwards, Edwin
Edwards, Ruth
Dubourg, Victoria
Esch, Mlle
Lieux mentionnésLondres
Paris
Œuvres mentionnéesF Portrait de Mr et Mrs Edwin Edwards

Woodlands Darlington

[Eté 1875]

Mon cher Fantin,

merci bien pour votre lettre. Combien je désirerais d’aller directement vous voir. Mais je crains bien que je ne puisse pas aller maintenant. Ma mère nous attend depuis longtemps. Je vais lui écrire et lui demander si elle veut nous permettre d’aller d’abord à Paris. Comme je serais heureux de vous revoir enfin, après un si long intervalle, et enfin pouvoir vous présenter ma femme qui aura le plus grand plaisir de vous voir. Quelle vie charmante vous menez à Paris, le mien en ce moment est bien différente. Ma femme, qui a passé près de moi trois semaines à Darlington, est retournée à Londres.Scholderer séjourne à Darlington dans le nord de l’Angleterre pour y peindre un portrait. J’ai encore à travailler à mon portrait quelques jours, je crois jusqu’au milieu de la semaine prochaine. Comme je serais content de l’avoir achevé, c’était rude et quelques fois très désagréable, puisque la dame n’est pas trop aimable. Et de passer si longtemps dans une maison étrangère n’est pas agréable non plus.

Je dois me reprocher encore de n’avoir pas répondu à votre dernière lettre, mais maintenant comme j’ai l’espoir de vous voir bientôt, je ne veux pas écrire long. Je ne me porte pas trop bien et je suis très fatigué, je crois que la vie à Paris me fera beaucoup de bien, seulement je ne crois pas que nous pourrions rester plus de huit à dix jours, je ne compte pas rester en Allemagne plus d’une quinzaine de jours ou trois semaines.

Je ne vous ai pas remercié de la photogr. des Edwards qui m’a fait grand plaisir, mais je suis plus curieux de voir le tableau,Fantin-Latour, Portrait de Mr et Mrs Edwin Edwards, F.738. je trouve que votre peinture n’est pas bien à photographier et je me réserve mon jugement quand j’aurais vu le tableau, Edwards paraît magnifique, l’effet de Madame est un peu trop fort dans la photogr., peut-être c’est la robe grise qui est venue trop claire. Je n’ai pas vu vos dernières fleurs, ma femme qui les a vues chez Edwards en a été tout à fait enchantée.

Quand j’aurai une lettre de ma mère, je vous écrirai. Mais ne comptez pas sur nous, c’est bien probable que nous ne viendrons qu’au milieu du mois d’octobre.

Saluez bien de ma part et de celle de ma femme Mademoiselle Dubourg et bien des choses à Mlle Esch.

Au revoir

Votre ami

Otto Scholderer