Perspectivia
Lettre1888_03
Date1888-06-07
Lieu de créationParis
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnées
Lieux mentionnésLondres, Royal Academy of Arts
Paris
Paris, Salon
Œuvres mentionnées

[Paris]

7 juin [18]88

Mon cher Scholderer,

Voilà bien longtemps que je ne vous ai écrit. J’ai eu de vos nouvelles par madame Edwards.

Je sais que vous allez bien, ainsi que toute votre famille. J’aimerais bien, avant votre départ pour la campagne, avoir une lettre de vous.

Nous pensons partir vers le 20 de ce mois. Vous pensez probablement en faire autant. Vous avez vu et su ce que j’ai fait pour le SalonCette année 1888, Fantin n’expose pour la première fois que des sujets d’imagination : deux tableaux, L’or du Rhin, F.1327 et La damnation de Faust, F.1328 et deux pastels, Béatrice et Bénédict, F.1329 et Danses, F.1433. Par la suite ce dernier pastel est transformé en peinture à l’huile exposée au Salon de 1891 et actuellement conservée au musée de Pau. Fantin présente également des lithographies réalisées pour l’ouvrage d’Adolphe Jullien sur Berlioz paru en octobre 1888 : Vérité, H.76 ; Lélio, H.79 ; La damnation de Faust, H.83 ; Apothéose, H.89 ; Sarah la baigneuse, H.84 ; Harold, H.80 ; Symphonie fantastique – un bal, H.78 ; La prise de Troie, H.87. et pour l’Academy.Fantin envoie Fleurs de Normandie, F.1306 à l’Academy. Je n’ai pas été heureux à Londres. Paris n’a guère été mieux pour moi. Cela désoriente beaucoup ceux qui pensent aimer ce que je fais. Ces sortes de tableaux sont vus comme des aberrations.

Je me suis décidé dans ces derniers temps à en montrer davantage, il faut faire faire connaissance avec ces choses-là.

Je vous envoie par la poste un petit rouleau de mes photographies et de quelques autres d’après nos maîtres modernes, Delacroix, Corot, Millet, Rousseau, Jules Dupré et Diaz.

J’ai bien regretté d’avoir égaré votre dernière lettre et de ne pouvoir y répondre.

Il me semble que vous me parliez beaucoup des pastels, du moyen.

Je regrette bien de ne pas la retrouver.Cette lettre de Scholderer à Fantin est effectivement manquante. En avez-vous fait beaucoup depuis ? Que faites-vous ?

Moi je viens de finir mes 14 lithographies pour Berlioz de JullienL’ouvrage d’Adolphe Jullien, Hector Berlioz, sa vie et ses œuvres (Paris, 1888) était accompagné des lithographies de Fantin : Vérité, H.76 ; « Tuba mirum spargens sonum … », H.77 ; Symphonie fantastique : Un bal, H.78 ; Lelio : La harpe éolienne, H.79 ; Harold en Italie : Dans les montagnes, H. 80 ; Benvenuto Cellini : Acte III. La Fonte du Persée, H.81 ; Roméo et Juliette : Confidence à la Nuit, H.82 ; La damnation de Faust, H.83 ; L’enfance du Christ : le repos de la Sainte Famille, H.85 ; Béatrice et Bénédict : Acte Ier. Nocturne, H.86 ; Prise de Troie : Acte III. Apparition d’Hector, H.87 ; Les Troyens à Carthage : Acte III. Duo d’amour, H.88 ; Apothéose, H.89. qui doit paraître en octobre.

Je ne vous dis rien du Salon d’ici, toujours la même chose. Quelques étrangers intéressants.

Que fait Victor ? C’est un grand garçon sans doute. Madame va-t-elle bien, et vous ? Donnez-nous bientôt de vos nouvelles. Nous ici, nous n’allons pas mal et nous vous envoyons ainsi qu’à madame nos meilleures amitiés.

H. Fantin