Perspectivia
Lettre1894_05
Date1894-12-31
Lieu de créationParis
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesDubourg, Victoria
Scholderer, Viktor
Scholderer, Luise Philippine Conradine
Dubourg, Charlotte
Dubourg, Hélène
Tempelaere, Gustave
Lieux mentionnésParis, Salon
Œuvres mentionnéesF Baigneuses
F Vision
F La Nuit
F Sémiramide
F Dernier thème de R. Schumann
F Duo des Troyens
F A Berlioz
F Scène des Troyens

[Paris]

31 décembre 1894

Mon cher Scholderer,

Ma femme et moi, nous voulons commencer l’année en vous envoyant pour vous, madame et Victor, nos meilleurs souhaits !

Voilà bien longtemps que je n’ai eu de vos nouvelles. Vous seriez bien aimable de nous en donner bientôt. Je serais bien aise aussi de savoir tout ce que vous avez fait tout ce temps, ainsi que les progrès de Victor.

Ici nous n’allons pas trop mal ; ce qui ne veut pas dire que nous allions bien. On sent que l’on devient vieux.

Après le temps de la campagne et des fleurs, j’ai achevé bien des petits tableaux pour lesquels je commence à avoir des amateurs ici ;Son marchand Gustave Tempelaere lui achète toute sa production et n’a aucun mal à la vendre. Dieu merci ! Cela va peut-être me reposer des fleurs et me préserver des portraits.Le dernier portrait de Fantin, celui de sa nièce Sonia Janovski, F.1391, date de 1890. Il y renonce ensuite définitivement sauf pour un pastel de Mme Charles Haviland en 1893. Mme Fantin raconte qu’à une demande de portrait d’un personnage important, Fantin aurait répondu : « Allez donc chez le photographe, cela sera plus ressemblant ! » cité par Ferdinand et Julien Tempelaere, Projet de préface à un nouveau catalogue de l’œuvre raisonnée de Fantin (inédit, n.d.).

Voilà pour nous ici le Salon qui approche et je vais m’y mettre avec rage !Au Salon de 1895, Fantin enverra Baigneuses, F.1569 ; Vision, F.1570 et un pastel, La Nuit, F.1571. Les lithographies sont Sémiramide, H.118 ; Dernier thème de R. Schumann, H.119 ; Duo des Troyens, H.116 ; A Berlioz, H.120 ; Scène des Troyens, H.117.

Quels effroyables temps vous avez eus en Angleterre. Ici l’hiver est bien doux jusqu’à présent.

Madame et mademoiselle Dubourg me chargent de tous leurs vœux et leurs compliments.

Nous espérons que vos santés sont bonnes et que madame ne souffre pas trop de cet horrible temps.