Perspectivia
Lettre1862_02
Date1862-09-21
Lieu de créationFrancfort [sur le Main]
AuteurScholderer, Otto
DestinataireFantin-Latour, Henri
Personnes mentionnéesRitter
Scholderer, Emil
Scholderer, Adolphe
Lieux mentionnésFrancfort-sur-le-Main
Kronberg im Taunus
Œuvres mentionnéesS Knabe mit Ziege (jeune homme avec chèvre)

Francfort sur le Main

21 septembre [18]62

Mon cher ami,

Il y a quelques semaines déjà que j’ai reçu votre lettre. Je vous en remercie bien, j’aurais tâché de vous répondre bien longuement, mais depuis que j’ai l’espoir de vous voir arriver bientôt à Francfort, je ne veux plus essayer d’écrire une longue lettre que peut-être vous ne comprendriez pas, car j’ai horriblement oublié mon français. J’ai pourtant très bien compris ce que vous m’avez écrit, mais ce sont des thèmes que je ne saurais jamais traiter en écrivant, d’autant plus je me réjouirais d’en parler avec vous. Depuis quelque temps, je suis à la campagne et j’aurais dû dater ma lettre de Kronberg où je suis en ce moment, c’est un charmant petit village situé à quelques lieues de Francfort, j’y ai commencé un petit tableau, un jeune garçon avec une chèvre dans un paysage, je ferais l’entier presque tout à fait d’après nature.Seule une esquisse de cette œuvre est conservée, Knabe mit Ziege, B.33. Ne tardez pas mon cher ami de venir à Francfort, lorsque mon frèreOtto Scholderer a deux frères aînés, Emil Scholderer (1831-1909), docteur en philosophie, et Adolphe Scholderer (1833-1894), docteur en droit. Ce dernier constitue une collection d’œuvres de Hans Thoma. m’a parlé de votre projet, j’étais tout ému et joyeux, nous ferons tout pour vous rendre agréable, autant que c’est possible pour nous, votre séjour ici, au moins vous trouverez quelques personnes qui vous aiment bien, mon frère m’a beaucoup parlé de vos conversations, vous lui avez bien plu. Votre nature morte est superbe et m’a fait un grand plaisir, je vous en remercie, maintenant je possède cinq ou six de vos peintures, je n’en ai pas des miennes que je pourrais vous donner pour me revancher un peu seulement. Enfin vous verrez ce que j’ai fait depuis que j’ai quitté Paris. Je ne veux pas essayer de d’écrire sur ce que je fais maintenant, nous aurons le temps de nous entretenir sur ces choses.

Je vous prie de m’écrire un mot et de fixer le jour de votre arrivée à Francfort. Si c’est dans le temps prochain, c’est à dire ces jours, vous pourriez écrire à mon frère Emile dont l’adresse est : Eschenheimergasse n° 29 car votre lettre ne m’atteindrait pas ici. Je viendrai alors à Francfort et vous chercher au chemin de fer. Je vous dis adieu, mon cher ami et au revoir, à bientôt.

Votre ami Otto Scholderer

Saluez bien la famille Ritter de ma part.