Perspectivia

[s. l. ][Potsdam ]ce 13. [andere Hs.: ]1755[ août 1755]

Ma tres chere Soeur.
J’ai eté asséz heureux que de resevoir deux de Vos cheres lettres[,] sous datte de boulogne et de Wenisse; je crois qu’apres avoir vû Rom[m]e [,] le reste de L’Jtalie[,] quoi que beau[,] ne lui est point Comparable, Je Suis Charmé que[,] dans Le païs des pantaloni[,] allgarotti Se [V… ]soit conduit de fasson a Vous Contentér, je me flateausi que si Vous avéz entendu paulino[,] que Vous en auréz eté Contente[,] et que Vous L’auréz trouvé Changé a son avantage, j’ai ici un nouveau Chanteur qui m’est Venû de Neaples[;] il s’apelle Luini, c’est une Voix tres acouti et dans le Gout de La Casparini[,] beacoup [beaucoup ]de legerté de trilo[,] et que[,] s[’]il suit les avis qu’on Lui donne[,] poura devenir un tres bon chanteur, La Table de Marbre que Vous avéz eu la bonté de m’envoyer de Marseille est arivée a bon port[,] tres belle, Vous me permeterai que je Vous en rende Grace; j’aurois Voulu que Le S[ain]t Pere fut devenu votre ChiChisbé[,] ma chere soeur[,] a La [la ]place de Cataneo, qui doit etre un fat asséz enuyeux; j[’]espere que vers la fin de ce mois Vous Seréz de retour de Votre Grand Voyage[,] et que vous pourézallors Vous repossér sur vos Loryéz. ce | raprochement amoindrira en quelque fasson La longeur de L’absence, et je Croirai aumoins de Vous Voir a motyé ici. [… ]adieu[,] Ma chere soeur[,] Menagéz bien Votre Santé et rendéz moy la justisse de me croire avec la plus parfaite tendresse[,]

Ma tres chere soeur[,]
Votre tres fidele frere et serviteur

Federic