Perspectivia
Lettre1896_01
Date1896-01-13
Lieu de créationParis
AuteurFantin-Latour, Henri
DestinataireScholderer, Otto
Personnes mentionnéesScholderer, Viktor
Etty, William
Dubourg, Charlotte
Dubourg, Victoria
Vélasquez, Diego
Fantin-Latour, Marie
Lieux mentionnés
Œuvres mentionnéesF Copie d'après Femmes d'Alger dans leur appartement (1834) de Delacroix
F La liseuse, portrait de Marie Fantin-Latour

[Paris.]

13 janvier 1896

Mon cher Scholderer,

J’espère que vous avez reçu ma lettre de bons souhaits. Je l’avais adressée à Bedford gardens.Scholderer a installé un grand atelier situé dans les St. Paul’s Studios à West Kensington, dans lequel il emménage à la fin de l’année 1895.

Je viens vous remercier de votre envoi de photographies ; pensez combien nous les avons regardées avec intérêt, car voilà bien du temps que nous ne nous sommes vus !

Victor est devenu un jeune homme ! Nous n’avions de lui que des photographies d’enfants.

Ma femme vous envoie quatre photos de l’atelier. Sur un fauteuil vous verrez une chatte adorée qui appartient à ma belle-sœurCharlotte Dubourg. qui, le dimanche, l’apporte dans un panier et elle passe avec nous la journée ; elle aime beaucoup l’atelier et ce fauteuil.

Dans l’autre, une étude de 1861 d’après ma sœur et votre Etty.Il s’agit d’une photographie du portrait de La liseuse, portrait de Marie Fantin-Latour, F.169 et d’une photographie d’une étude d’Etty, cadeau de Scholderer. Voir lettres 1888_07 et 1889_01.

Puis l’atelier un peu loin : sur la porte condamnée avec les Noces de CanaIl doit s’agir de la sixième copie des Noces de Cana commencée par l’artiste en 1869 mais qui ne fut jamais achevée et resta dans son atelier. et les Femmes d’Alger de Delacroix,Copie de Fantin d’après l’œuvre de Delacroix, Femmes d’Alger dans leur appartement (1834, huile sur toile, 180 x 229 cm, Paris, musée du Louvre), F.737. là derrière faisant suite, un portrait de ma femme et un morceau de l’hommage à Delacroix.Il s’agit probablement d’une des études de l’Hommage à Delacroix, F.227. Ma femme vous enverra nos portraits, quand nous aurons un peu plus de jour. Comment faites-vous pour pouvoir photographier à Londres ?

J’ai mis sur le chevalet votre photo de Velasquez.Voir lettre 1894_02. Je le trouve admirable, plus je le vois !

Il me semble que la photo doit en rendre très bien l’aspect. Où est-il ? C’est un vrai portrait de musée ! C’est aussi l’opinion de ceux qui le voient ici. Je vous en remercie bien.

Vous voudrez bien féliciter Victor de sa senior scholarship. Vous devez en être très content.

Nous avons appris avec plaisir que vous n’étiez pas mécontent de vos santés, car c’est le suprême bien ! Je trouve moi que on vieillit bien. J’ai demain 60 ans, voilà un âge sérieux. Ne vous verra-t-on pas bientôt à Paris ?

Tous nos compliments pour vous madame et Victor. Toutes mes amitiés.

H. Fantin-Latour.